G9. Les enfants s'amusent
C'est à cette heure là que tu rentres Krétin ? Où étais-tu encore passé, pendant que j'avais le dos tourné ?
-Heu, d'abord, tu ne m'agresses pas ! C'est pas parce que tu avais disparu qu'on a arrêté de vivre. Tu vois, on s'en sort très bien sans t'avoir sur le dos. On est grands !
Moui... je demande à voir. Qu'est ce que vous avez fait de beau pendant mon absence ? J'ai vu que tu avais le désir de devenir ami avec Cooper Dutif. D'où tu le connais celui-là ?
-C'est quoi ça ? L'inquisisition ? Je le connais, ça doit te suffire. J'ai pas à te dire ce que je fais, où je vais, qui je vois. Ce qu'on était tranquilles quand t'étais pas là, tu peux pas savoir !
Ooooh, ça va, ne le prends pas comme ça ! Quelle tête de bourri tu fais ! Je m'inquiète pour vous, c'est tout !
-Oui-ben, t'as pas à t'inquiéter, tout se passe très bien, je te rassure. Tu vois, Raquel travaille sa logique, et moi, je vais aller au dodo, j'ai eu une rude journée.
Raquel ?... Ah mon-Dieu ! C'est quoi ces horribles fringues ?
-Ah, tu es revenue, pas trop tôt ! Je t'avertis, c'est pas moi qui les ai choisies. Je me suis retrouvée fringuée comme ça avant d'avoir pu comprendre ce qui m'arrivait.
Il n'y avait pas de rechange dans l'armoire ma Krétine ?
-Chais pas, j'ai pas regardé. Je comptais sur toi pour m'arranger ça. Et puis, tu verras, il y a d'autres petits changements, mais rien de grave, on survivra ! Bon, tu permets, il faut que je travaille ma logique si je veux avoir une promotion.
Et les enfants ? Raquel Krétine, ils vont bien au moins, les enfants ?
-Meuh-oui, ils doivent dormir à l'heure qu'il est. Ne fais pas de bruit si tu grimpes là-haut.
Encore debout, Hamon Krétin ? Tu devais pas aller dormir ?
-Dormir ! J'aimerais t'y voir, avec le boucan qu'ils font là-haut !
Mais c'est vrai, c'est quoi ce raffut ? On se croirait à la Foire du Trône !
-C'est les gosses. Faut bien qu'ils s'amusent. Mais pour dormir, c'est pas pratique
Tu leur as demandé de se calmer ?
-Beuh-non. Ils sont bien libres. Quand t'es pas là, chacun est libre. Chacun fait VRAIMENT ce qu'il veut. Pas comme avec toi, qui dis que tu nous laisses libres et qui es sans arrêt en train de nous donner des conseils... -dont on se passe très bien, tu remarqueras !
Rho, le sale caractère ! Bon, je vais voir ce qui se passe là-haut... ROBIN !! Ca va pas de sauter comme ça sur le lit ?
-YOUPIE et YOUP... Ah, c'est toi Fonsine ? Chouette, je suis bien content que t'es revenue ! T'as vu, je m'amuse gentiment
Oui-ben, moi j'appelle pas ça s'amuser gentiment. J'appelle ça faire le zouave.Tu veux défoncer les ressorts ? Heu... C'est quoi ce pyjama rose ? Il est à vomir !
-Bouh, j'ai envie de vomir ! Je me sens pas bien ! C'est à cause du pyjama, tu crois ?
Non ! C'était juste une expression. Rhalala, ça va mal, ça va mal... tu ferais mieux d'aller te reposer. Comment se fait-il que tu ne sois pas couché à deux heures du matin, d'abord ? T'as pas sommeil ?
-Nan ! Je suis en pleine forme. Quand t'es pas là, on est tout décalés.
Je vois ça !
Ben !... et toi Quentin ? T'as rien de mieux à faire à cette heure-là que de jouer de la batterie ? Tu veux que les voisins t'envoient les flics pour tapage nocturne ?
-C'est jamais arrivé ! Tiens, regarde, je suis en progrès ! T'as vu ce que je fais avec les baguettes ?
C'est jamais arrrivé, mais ça pourrait bien arriver ! Au lieu de jouer avec tes baguettes, si tu me montrais plutôt tes progrès au billard ! Tu réussis les coups spéciaux ?
-Beuh... je crois que oui.
Comment, tu crois ? Fais-moi voir ça !
-Je vais commencer par le xylophone, normalement, celui-là, je dois le réussir -Heu... je crois que j'ai raté ! -J'ai le droit de choisir le télescope ? Parce que le billard, je le sens pas trop, là. Remarque, le télescope, depuis papa m'a ramassé à moitié mort... -Didi, moi je voudrais être ton ami. Et toi ? Tu voudrais être mon amie ? -Trois petits chats, trois petits chats, trois petits chats-cha-cha, chapeau de paille, chapeau de paille, chapeau de paille-paille-paille, paille de riz, paille de riz, paille de riz-ri-ri, riz au lait, riz au lait... -Rha, QUENTIN ! Tu peux pas fermer ta porte ?! C'est agréable, l'odeur ! Nous qu'on jouait bien tranquillement... -C'est ce qu'on va faire. Tu viens Didi ? -Alors, toi tu serais le méchant voleur, et moi, je serais le gentil gendarme, comme maman, t'es d'accord Didi ?
T'as plutôt intérêt, si tu veux décrocher la bourse de la Blanche du billard, mon petit père
Et moi j'en suis sûre ! Bon, alors Quentin Krétin, tu as tout oublié, on dirait. Tu vas me faire le plaisir de reprendre l'entraînement et de laisser tomber la batterie. Déjà que j'ai vu que Robin voulait acheter une basse... vous n'auriez pas mijoté de monter un orchestre, tous les deux ? Nan, parce que je t'avertis : Y A PAS DE PLACE ! Et puis si le billard ne te branche pas, il y a toujours le télescope. La logique aussi, ça se travaille, mon petit Quentin. A moins que tu ne veuilles plus aller avec Zabelle à l'université...
-Oh-mais si, je veux toujours y aller !
Bon, alors, tu sais ce qui te reste à faire.
A moitié mort ! Comme tu y vas ! Juste un peu évanoui, c'est tout !
-Oui-ben, j'en ai pas gardé un bon souvenir, si tu veux le savoir. M'enfin, si j'ai pas le choix...
Mais TU AS le choix, mon petit bonhomme, c'est le télescope ou le billard. Et comme tu as toujours le désir d'atteindre le niveau 8 en logique. Il est tout trouvé, le choix !
-Oui ! Moi aussi j'aimerais qu'on soit amis, Robin. J'ai toujours rêvé d'avoir un grand frère comme ami. Mais Quentin, il est vraiment trop grand ! On peut pas jouer pareil.
-A quoi tu voudrais qu'on joue Didi ?
-Je sais pas... y a quoi comme jeux ?
-Trois petits chats, ça te dirait ?
-Oh-oui ! Tu me montres comment on fait ?
-C'est drôlement bien comme jeu, ça Robin. Ca me plaît ! Mieux que de sauter à la corde sans corde !
-Pourquoi tu dis ça, Didi ?
-Je sais pas...
-T'es bizarre, toi, comme fille !
-C'est les plus gênés qui s'en vont ! Moi je peux pas me lever, je travaille pour la Marine !
-Oui-ben, t'exagères un peu. Ca pue ici,
-Vous n'avez qu'à aller jouer sur le balcon, il y a de l'air
-Oui... Quentin, t'es pas gentil !
-Oui-mais alors, quand tu me tueras, c'est moi que je serai le gentil gendarme
-D'accord !
Bien ! M'ont l'air de s'entendre comme larrons en foire, ces deux-là. Mais je sens qu'il va y avoir du taf pour remettre de l'ordre dans tout ça. Allez, je les laisse vivre leur nuit. Mais demain matin, je reprends les rènes. C'est bien beau de les laisser faire, mais ils ne s'occupent pas de leurs désirs. Et leurs désirs, moi, c'est ma ligne de conduite. Suffit pas de vouloir, encore faut-il s'en donner les moyens.