F3. La nounou terrible
Une fois le choc encaissé, ils se mirent d’accord pour embaucher une nourrice.
Le bureau de placement leur a envoyé celle dont personne n’aurait voulu pour rien au monde : Karelle.
Karelle, c’est la nullité des nullités comme nourrice. Elle ne pense qu’à jouer avec les gosses. Et si elle n’a pas eu son content de jeu, elle invente des blagues stupides pour les parents.
Demandez à Raquel l’effet que ça lui a fait quand la nounou lui a donné une poignée de main électrique. -Mais, elle est malade ! Fonsine, au secours, on nous a refilé une folle !
-Dites-donc, ma petite dame. C’est moi que vous traitez de folle ? Parce qu’en plus, elle est susceptible la Karelle. Faut se méfier de ce qu’on dit avec elle. -Je vais vous apprendre si je suis une folle, moi. Trois cent ans de service chez les Dubagne, ça vous dit quelque chose, ça ? Aaaah, si monsieur Max était encore de ce monde, il vous le dirait lui, que je suis la meilleure nourrice du coin.
Ca m’étonnerait !
.Impressionnée, Raquel tente de calmer le jeu.
-Excusez-moi, je ne voulais pas vous blesser. C’est que… la poignée de main, ça surprend.
-Et ça ? Ca surprend ? rebondit la harpie en lui envoyant une bombe à eau dans la figure.
Fiche la à la porte, ma Krétine, il n’y a rien à en tirer, je te dis.
Il a bien sûr fallu rappeler à Hamon l’existence du lait futé. Moyennant quoi, avant la naissance du prochain, Robin avait appris la marche…
Le pot...
Oui, je sais, c’est long, et il a encore fallu que ça tombe sur toi, mon pauvre Krétin !
Et le langage grâce à Raquel.
Et ça, c’était pas trop le truc à lui apprendre.
Déjà qu’il était usant quand il ne savait pas parler. Il allait devenir tyrannique, appelant son père, sa mère, son frère (et ses sœurs y auraient eu droit aussi s’il en avait eues), à tue-tête à la moindre occasion.
Le seul moment où il était muet, c’est quand il était occupé à faire des bêtises dans la salle de bain.
Ah, ça y allait la patouille !A ce rythme là, il eut vite fait de mettre toute la famille sur les rotules.