5. L'histoire se répète
J'étais bien conscient que mes enfants allaient grandir.
Je ne voulais rien oublier des évènements qui avaient marqué notre vie depuis le jour, à présent lointain, où je leur avais présenté mon bungalow en leur affirmant qu'ils y connaîtraient le bonheur.
Aussi avai-je pris l'habitude de noter au jour le jour chaque détail dans un journal intime.
J'ignorais que mon expérience pourrait servir à quelqu'un d'autre, et pourtant, un jour, juste quand nous nous apprêtions à fêter les anniversaires en toute simplicité...
-Papa, téléphone pour toi !
Qui pouvait bien appeler à cette heure là ?
-Matthias, c'est Jean-Eudes De Grantorgueil, j'ai besoin de ton aide, mon vieux.
Jean-Eudes ! Le petit Jean-Eudes, le fils de mon cousin Charles-Edouard. Quand j'avais été mis au ban de la famille, il faisait encore dans ses couches.Que pouvait-il bien me vouloir après tant d'années, le cher cousin "De" Grantorgueil ?
-Je t'écoute, que puis-je pour toi ?
-Il m'arrive une chose incroyable, c'est inimaginable, pour tout dire dément !
Je rongeai mon frein pour ne pas lui ordonner d'aller droit au but.
-Je suis toute ouïe. Je t'écoute.
-Eh bien, figure-toi que... je suis dans la même situation que toi, mon vieux.
-La même sit... tu veux dire qu'ils t'ont viré toi aussi ?
-Heu, non, enfin, pas vraiment. Non, je parle des enfants, de mes trois enfants.
Je n'y comprenais rien.
-Ecoute, "mon vieux", tu n'es pas dans la même situation que moi, tu as de l'argent, une femme, trois enfants dont j'apprends aujourd'hui l'existence, la belle affaire ! Je ne vois pas en quoi je pourrais t'être utile. Il dut sentir que je m'apprêtais à raccrocher car il m'implora
-Matthias, je t'en supplie, écoute ce que j'ai à te dire.
-Marie-Isabelle est partie. Elle m'a plaqué, mon vieux !
C'était trop drôle, le mariage du siècle qui s'était étalé en première page du quotidien local, qui se terminait en eau de boudin. Je ravalai un sourire béat qui, s'il avait pu le voir, l'aurait éclairé sur mon état d'esprit.
-Elle avait un amant ?
-Même pas. Tout est de ma faute. Figure-toi nous étions invités à un coktail chez Rapat-Sité, l'industriel, tu as dû en entendre parler.
Je haussai les épaules. Qui à Simcity, ne connaissait pas Rapat-Sité ? Interprêtant mon silence à son idée, il poursuivit
-Bon, ce n'est pas important. Au beau milieu de la soirée, une femme débarque et se plante devant moi et me colle deux bambins dans les jambes en déclarant
-Voilà, Gao et Mia, vos enfants, monsieur le comte.
-Tu la connaissais ?
-Bien sûr. C'était une domestique avec qui j'avais eu une aventure passagère. Un coup de folie. Nous nous en étions séparés quand elle nous avait annoncé sa grossesse. Je croyais ne plus en entendre parler.
-Et tu savais que tu étais le père du gosse ?
-Je m'en doutais... mais qui peut en être certain ?
-Tu l'es davantage aujourd'hui ?
-Elle m'a lancé à la figure le résultat d'une recherche en paternité.
Marie-Isabelle l'a lue. Elle en a fait un drame, et elle est partie, me laissant Pierre-Marie.
-Tu veux dire que... toi aussi, tu te retrouves avec trois bambins !
Il avait raison de dire que c'était incroyable. Moi-même, j'avais du mal à y croire.
-Mon vieux, j'ai besoin de conseils. Je ne sais pas comment m'y prendre. Ton expérience pourrait me servir.
Ca c'était la meilleure ! M'avait-il jamais tendu la main quand je traversais la période la plus noire de ma vie ? M'avait-il seulement fait l'aumône d'un coup de téléphone pour prendre de mes nouvelles. Et d'ailleurs, comment était-il au courant ?
-Tu savais pour mes trois enfants ?
-Hum, j'en avais vaguement entendu parler, les bruits vont vite à Simcity. Rapat-Sité m'a dit que tu t'en étais bien tiré. Il paraît qu'une de tes filles est une véritable artiste.
Je coupai court au cirage de pompes.
-Tu es où actuellement ?
-Rapat-Sité m'a offert l'hospitalité. Il me prête la maison du gardien. Tu comprends, pour tout le monde, nous sommes partis nous installer à l'étranger.Il est hors de question que mon infortune s'étale la presse à scandales.
C'était du Grantorgueil tout craché.
-Je n'ai qu'un conseil à te donner : prends soin de toi et bon courage ! lui lançai-je avant de raccrocher.
Les enfants trépignaient d'impatience, c'était l'heure des anniversaires. Corentin fut le premier à franchir le seuil de l'adolescence. Comme il ne rêvait que de faire ses devoirs et que je lui avais offert la veille le télescope qu'il me réclamait à cors et à cris, je ne fus pas autrement surpris de le voir grandir en platine.
Sharon lui emboîta le pas. Elle aussi avait bien grandi mais contrairement à son frère qui avait choisi de se consacrer aux études, elle opta pour la famille.
Tous les regards étaient à présent braqués sur Cyrielle, ma douce Cyrielle. Une merveille ! Elle ressemblait à sa mère, physiquement, tout du moins. Et c'était ce que sa mère pouvait lui léguer de mieux. Cyrielle ne surprit personne en déclarant qu'elle souhaitait être populaire avant tout. Elle avait toujours su faire preuve de diplomatie dans les querelles qui éclataient de temps en temps entre Sharon et Corentin.
Points enfants :
Cyrielle maitrise la barre de créativité : 2 pts
a bien grandi= 1/2 Pt
4 2O/20= 1Pt
1 ami = 1/2 Pt
Shanon : 4 20/20= 1Pt
a bien grandi= 1/2 Pt
3 amis= 1Pt1/2
Corentin 4 20/20= 1Pt
a bien grandi= 1/2 Pt
2 amis= 1Pt
TOTAL : 9,5
TOTAUX Cumulés bambins + enfants = 15