D4. Le dur métier de parents
Il ne faut pas se plaindre Raquel et Hamon sont de bons parents. Ils n’ont jamais oublié de nourrir Quentin. Ni de jeter le biberon par-terre, d’ailleurs. Autant ils sont maniaques pour la propreté du plan de travail, autant ça ne les gêne pas de voir pourrir les biberons dans toutes les pièces de la maison.
Mais il a fallu leur apprendre qu’un bébé, ça a parfois besoin d’autre chose que de téter et d’être porté.
-Pourquoi tu pleures, mon chéri ? Pourquoi tu pleures ? Fonsine, il pleure, je sais pas quoi faire.
Je lui dis, ou je la laisse mourir crétine ?
Allez, je lui dis : Raquel Krétine, si tu essayais de le laver ? L’évier est derrière toi.
-Ca a l’air de marcher, il ne pleure plus.
Bien sûr que ça marche, Raquel Krétine, il n’y a qu’Hamon pour se plaire dans sa crasse. Tu aimerais mariner dans ta couche, toi ?
Maintenant qu’Hamon a pris goût à la paternité, c’est la bagarre à qui sera le prem’ pour porter le bébé.
Porter le bébé, ils ne pensent qu’à ça.
-Rha, encore perdu ! Fonsine, dis-lui de me le laisser, c’est mon bébé, à moi aussi. Pourquoi c’est toujours elle qui le porte ?
Raquel m’ôte le pain de la bouche
-Parce que je suis plus rapide que toi. J’ai des heures de gym dans les mollets, moi, tandis que toi… C’est un ramollo, ton papa, tu sais Quentin. Tu seras un sportif, toi aussi. Hein, mon bébé ? Qu’il est mignon ! Gouzi-gouzi, arrheu, arrheu ! Dis arrheu, Quentin, dis arrheu...
Oui, c'est bien crétin, mais elle a des excuses, c'est une jeune maman !
Hamon en tire les conclusions qui s’imposent
-Alors si je comprends bien, pour pouvoir porter mon fils, faut que je m’entraîne au Marathon. Tu me le laisseras jamais.
Raquel, sois sympa, laisse-lui le bébé de temps en temps. Il ne demande qu’à bien faire, le pauvre.
-Ok. T’auras qu’à le porter la nuit. Moi, les biberons de nuit, ça me tue. Ca te va comme arrangement ?
-Beuh ! Moi aussi ça me tue les biberons de nuit.
RAQUEL ! C’est quoi cet arrangement qui n’arrange que toi ? Hamon est plein de bonne volonté, tu peux bien lui laisser le bébé. Je te rappelle que sans lui, il serait encore par-terre.
-Ouais, bon. Tu pourras lui changer sa couche, si tu veux.
-Ah, merci, c’est trop gentil, et je pourrai le nourrir aussi ?
-Si tu veux. C’est souvent revenu les biberons.
-Merci, merci, merci Raquel, tu es vraiment sympa quand tu veux. Et... la maternité te va bien.
-Ca veut dire quoi, ça Hamon : la maternité te va bien ?
-Ooooh, Hamon. Ca faisait longtemps que tu ne m’avais pas fait de compliment. Alors, comme ça, je te plais toujours ?
-Plus que jamais. Surtout que je suis un peu sur ma faim niveau crac-crac.
-S’il n’y a que ça, ça peut s’arranger.
Ah, ben voilà un arrangement qui arrange tout le monde. C’est pas si compliqué la vie à deux.